L'observation de la partie fertile des étamines de Salvia pratensis a permis de remarquer qu'elle est réduite à une seule loge pollinique mais l'interprétation de l'ensemble de leur structure est plus complexe et peut être facilitée par une approche ontogénique réalisée à partir de préparations d'étamines extraites de boutons floraux.
Développement des étamines
Le développement des étamines postérieures est inhibé précocement, elles sont réduites à des staminodes. Celui des étamines antérieures est asymétrique et on peut très tôt, repérer pour chacune d'entre-elles, une loge pollinique à croissance normale qui sera fertile et une autre qui reste à l'état d'ébauche et sera stérile. Entre les deux loges, le connectif s'allonge alors que la croissance du filet qui soude l'étamine à la corolle est très tôt arrêtée. Le filet reste donc court. L'extrémité du connectif reliée à la loge pollinique avortée s'élargit et prend une forme en cuillère.
La jointure entre le filet et le connectif est une structure suffisamment élastique pour permettre le mouvement de bascule de l'étamine vers l'avant et le retour à la position initiale.
Sections transversales de boutons floraux
Etamines matures
Les parties élargies du connectif (du côté loge pollinique avortée) en forme de cuillère fusionnent vers l'avant et forment une pédale.
Les mécanismes génétiques impliqués dans les processus d'inhibition (croissance limitée du filet, loge pollinique stérile avortée), d'allongement des tissus (filet), de mise en place d'une structure très particulière (jointure filet /onnectif) permettant l'abaissement avec retour des étamines, ne sont pas connus.