Récolte du pollen et du nectar de Colza par l'abeille

Participation de la butineuse à la pollinisation du Colza

Interactions de type Pollinisation / Récompense alimentaire

L'abeille butineuse reconnaît la fleur de Colza par la détection de divers signaux, olfactifs et visuels (couleur, forme). Son spectre visuel est décalé, par rapport à celui de l'homme, vers l'UV. La fleur de colza reflète certaines radiations UV (non perçues par l'homme) en même temps que les radiations que nous percevons comme jaunes. La fleur lui apparaît colorée mais d'une autre couleur que le jaune avec des nuances, certaines parties colorées un peu différemment pouvant baliser le trajet qui conduit aux nectaires.
Une fois posée sur la corolle, elle plonge son système buccal allongé dans le tube constitué par les pétales et les sépales. Sa langue lui permet de lécher et aspirer le nectar avec l'aide de l'appareil maxillaire. Le nectar est stocké dans le jabot avant d'être livré à la ruche.
Le pollen est récolté passivement par simple contact des poils branchus qui recouvrent le corps de l'abeille avec les anthères ou activement par frottement des pattes contre le loges polliniques. Des séquences comportementales complexes mettant en jeu les pattes permettent de récupérer une bonne partie du pollen accroché au poils et de constituer des pelotes logées dans la corbeille du tibia des pattes postérieures. Le manteau du pollen de Colza contient des substances gluantes qui agglomèrent les grains entre-eux et facilitent leur accrochage aux poils branchus ainsi que la confection des pelotes qui seront transportées à la ruche.
Nectar et pollen constituent la base de la nourriture de l'abeille quelque soit la caste ou le stade de développement.

Participation de l'abeille butineuse à la pollinisation du Colza
L'arrivée à maturité simultanée des anthères et du pistil, leur disposition relative, l'absence d'auto-incompatibilité pollen/pistil font que le Colza est autogame. Cependant, l'allogamie existe également (1/3), le colza étant à la fois anémophile et entomophile.
Données expérimentales
On a comparé les rendements de parcelles de Colza voisines, cultivées dans les mêmes conditions, avec des ruches à proximité, les unes bâchées par un filet qui ne laisse passer que le vent et la pluie, les autres, sans filet donc exposées à la visite des pollinisateurs notamment de l'abeille domestique. Le rendement des cultures visitées par les insectes pollinisateurs est 35 % plus élévé (siliques plus grosses et mieux remplies) que celui des autres parcelles.
L'abeille domestique peut facilement et efficacement, transporter le pollen, récupéré sur les anthères d'une fleur de Colza, sur le stigmate d'une fleur appartenant éventuellement à un autre pied (pollinisation croisée). En effet quand une butineuse quitte une fleur dans laquelle elle a prélevé le nectar, il y a toujours des grains de pollen récupérés sur les anthères qui restent accrochés aux poils (notamment sur la tête). Quand elle visite une autre fleur, éventuellement située sur un autre pied, il y a une forte probabilité pour qu'elle dépose, au passage, quelques grains de pollen sur le stigmate alors qu'elle s'enfonce dans la corolle pour lécher et aspirer le nectar.
Rq/ L'autopollinisation peut également être facilitée par la visite d'une butineuse.