Récolte du pollen d'Hibiscus syriacus

par Bombus sp.

La vidéo introductive permet de repérer les mouvements que le bourdon effectue d'une part pour ratisser le pollen attaché à ses poils et d'autre part pour mettre en oeuvre les outils des pattes postérieures qui sont spécialisés dans la confection des pelotes. Il s'agit ici de donner quelques précisions sur les principales étapes du comportement du bourdon butineur récolteur de pollen en intégrant l'intervention des outils et en s'appuyant sur des instantanés.

Récupération du pollen exposé par les anthères d'une fleur au stade mâle
Le butineur peut accrocher des grains de pollen passivement en frottant les anthères alors qu'il s'enfoncedans la corolle pour s'approcher du nectar. Il peut également secouer les étamines avec les mandibules. Dans les deux cas, de nombreux grains de pollen s'accrochent à ses poils.

L'image de droite montre le bourdon en phase de récupération active de pollen. On voit également l'ébauche d'une pelote dans la corbeille droite et du pollen rassemblé dans la brosse gauche.

Ratissage des grains de pollen retenus par les poils avec les pattes
Le pollen accroché aux poils du bourdon est ratissé par le passage des pattes antérieures P1 et mésothoraciques P2.

Le bourdon vient de visiter une fleur, il reste posé et frotte le dessus de son thorax avec P2. La paire P1 est utilisée pour frotter la tête alors que les pattes postérieures P3 sont également utilisées pour balayer l'abdomen.

Nettoyage des pièces buccales avec les pattes P1
Le frottement systématique et répétitif des pièces buccales par les pattes antérieures permet la récupération de pollen et éventuellement de nectar qui est mélangé aux grains pour faciliter la construction des pelotes. Ici, les grains de pollen sont enduits d'un pollenkitt très collant, l'apport de nectar n'est pas nécessaire.

Rq/ Les antennes sont également régulièrement nettoyées à l'aide des pattes P1 et P2.

Le bourdon frotte son proboscis déplié avec ses pattes antérieures.
Récupération par les brosses des pattes postérieures P3 du pollen ratissé
Les pattes antérieures P1 passent le pollen qu'elles ont ratissé aux tarses des pattes mésothoraciques P2 qui en ont elles-mêmes rassemblé puis ces dernières passent leur pollen aux brosses des pattes postérieures P3 qui peuvent également frotter directement leur brosse sur l'abdomen.
La brosse (face intérieure de t1) de la patte postérieure droite frotte la patte mésothoracique droite.
Pour obtenir une interprétation, survolez l'image avec la souris.
Peignage des brosses : assemblage du pollen retenu par les poils raides des brosses
La brosse droite passe sur le peigne gauche et inversement.
Le pollen assemblé au niveau de la pince prêt à passer dans la corbeille
Le peignage des brosses conduit à la formation d'un petit amas de pollen retenu par chaque peigne. La pince gauche fait normalement passer ce petit amas dans la corbeille gauche (et inversement) où le pollen retenu par des poils raides est tassé par intervention des pattes mésothoraciques.
Un petit amas de pollen est repérable au niveau de la pince tibio-tarsale gauche (flèche), il devrait passer dans la corbeille et initier la construction de la pelote.
En réalité, le plus souvent, la confection de la pelotte ne va pas à son terme à cause des caractéristiques du pollen. Le bourdon recommence plusieurs fois la même séquence de mouvements mais il ne réussit pas à accumuler les grains dans la corbeille. Il s'épuise et finalement quitte la corolle chargé d'un pollen qui reste dispersé sur tout son corps. Il pourra donc facilement en laisser quelques petits amas sur les stigmates d'une fleur au stade femelle, lors d'une prochaine visite et ainsi assurer la pollinisation croisée.