Les tissus des tépales internes de Galanthus nivalis

pouvant produire ou / et exporter

des substances odorantes

Une CT réalisée dans un tépale interne permet de repérer les tissus qui le constituent et de rechercher, à la lumière des informations fournies par E. Weryszko-Chmielewska et M. Chwil, les caractéristiques histologiques et cytologiques qui suggèrent leur participation à la synthèse et à l'exportation des composés odorants qui peuvent éventuellement constituer des stimuli olfactifs pour les abeilles butineuses.
Les tissus du tépale interne
La face supérieure d'un tépale interne montre une série de stries vertes en relief, séparées par des bandes claires en creux. Si on prélève longitudinalement le dessus du tépale (voir CL ci-dessous), on repère, au microscope, les cellules de l'épiderme sup. et par transparence, d'une part les cellules d'un parenchyme chlorophyllien situées au niveau des stries et d'autre part un massif criblo-vasculaire (tissus conducteurs) dans chaque zone intermédiaire.
Un coupe transversale pratiquée dans le tépale montre un épiderme sup. avec en dessous le parenchyme chlorophyllien discontinu puis plusieurs couches de cellules parenchymateuses non chlorophylliennes puis l'épiderme inférieur caractérisé par la présence de papilles.
Les caractéristiques cellulaires de l'épiderme supérieur
Les cellules de l'épiderme supérieur sont recouvertes d'une cuticule bien visible si on les observe latéralement (image à gauche) ou de dessus (image centrale). L'ornementation qui forme des lignes ondulées est caractéristique. Un ajustement de la mise au point permet d'accéder à l'organisation interne de la cellule épidermique (image à droite). On repère alors un noyau volumineux, une grande vacuole et un cytoplasme dense, soit une organisation polarisée typique d'une cellule à forte activité, habituelle pour les cellules émettrices de composés odorants.
Il y a également de nombreux stomates dont l'ostiole peut être largement ouverte ce qui suggère également l'existence d'une forte activité physiologique probablement en relation avec l'exportation de substances odorantes (d'après E. Weryszko-Chmielewska et M. Chwil).

Les caractéristiques cellulaires du parenchyme chlorophyllien


Situé juste sous l'épiderme supérieur, il comprend des cellules (1 ou 2 couches) avec de nombreux chloroplastes repoussés le long de la paroi, autour d'une ou quelques grandes vacuoles.
La coloration à l'eau iodée (négative) indique l'absence de réserves d'amidon. Il a été montré (fluorescence) que de nombreux globules lipidiques sont présents dans les chloroplastes (plastoglobules) comme on l'observe souvent dans les osmophores floraux.
Ces cellules ont une intense activité photosynthétique et peuvent synthétiser des molécules odorantes.
Rq/Entre les cellules sparenchymateuses, il y a des espaces qui servent de conduits d'air, une ventilation interne permet de limiter la baisse de température dans l'épaisseur du tépale (d'après E. Weryszko-Chmielewska et M. Chwil).

Les caractéristiques cellulaires de l'épiderme inférieur
Les cellules de l'épiderme inférieur sont prolongées par une papille cônique de grande taille, elles sont recouvertes d'une cuticule à ornementation formant des lignes simples. Sur l'image de droite, il semble que des sécrétions sont présentes (flèche), il pourrait s'agir de gouttes d'huiles essentielles. L'image de droite montre une organisation polarisée des cellules révélatrice d'une intense activité, avec un gros noyau, une vacuole centrale et un cytoplasme dense (on aperçoit les papilles).
Synthèse
On retrouve au niveau des tépales internes de Galanthus nivalis des caractéristiques histologiques et cytochimiques décrites chez les fleurs d'autres espèces, émettrices de composants odorants. Il semble bien que c'est pratiquement l'ensemble du tépale qui se comporte comme un osmophore (en plus de son rôle de porteur de signaux visuels). En effet, les cellules du parenchyme chlorophyllien ont certainement un rôle primordial dans la synthèse alors que celles des épidermes interviennent peut-être également dans la synthèse mais aussi dans l'émission des substances odorantes dont certaines doivent servir de stimuli olfactifs pour attirer les abeilles.